Une image, une musique, un paysage, une odeur, un mot peuvent vous transporter dans des émotions vives, trop vives. Le « trop » c’est ce qui, souvent, caractérise l’hypersensible. Vivre ses émotions trop intensément. Selon des chercheurs, 20 % de la population serait hypersensible et la même proportion de sujets hypersensibles se retrouverait chez les mammifères en général.
Chez une personne hypersensible, l’émotion s’infiltre telle l’eau dans une fissure dans tous les interstices de son être. Tout est magnifié, dramatisé… Ces émotions vécues réellement et avec authenticité peuvent aux yeux des autres être associée à de la sensiblerie. Pourtant, rien n’est plus faux. L’hypersensible ressent avec acuité ses émotions et ne cherche en rien à les feindre.
Être hypersensible peut s’exprimer de plusieurs façons : hypersensibilité sensorielle, émotive, sentimentale ou intellectuelle, ce qui apporte assurément un lot de défis tant dans les relations personnelles que professionnelle. Pourtant, cet état d’être comporte aussi de nombreux avantages, résultat de l’acuité perceptive accrue des personnes hypersensibles : capacité de décoder les subtilités, intuition accrue, capacité de faire des liens entre le passé et l’avenir, etc.
En préparant cette série de chroniques, j’ai beaucoup appris à travers des textes formidables. Je reste avec cette idée que l’hypersensibilité, même si elle peut être lourde au quotidien, est un état à apprivoiser plutôt qu’à rejeter, car…
« Être invulnérable voudrait dire impossible à blesser. On peut trouver, en soi et autour de soi, les moyens qui permettent d’aller de l’avant tout en gardant la mémoire de ses blessures. La seule protection consiste à éviter les chocs qui détruisent autant qu’à éviter de trop s’en protéger.
Le bonheur n’est jamais pur. Pourquoi faut-il que si souvent une bouffée de bonheur provoque l’angoisse de le perdre? Sans souffrance, pourrait-on aimer? Sans angoisse et sans perte affective aurait-on besoin de sécurité? Le monde serait froid et nous n’aurions pas envie d’y vivre. » Boris Cyrulnik, De chair et d’âme.
Et alors que je lis, j’entends feu Johnny Hallyday chanter :
« Qu’on me donne l’obscurité, puis la lumière
Qu’on me donne la faim, la soif puis un festin
Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire
Pour que je retrouve le prix de la vie, enfin! »
Pour aller plus loin, quelques lectures :
http://www.psychologies.com/Moi/Epreuves/Souffrance/Livres/De-chair-et-d-ame
http://www.editions-homme.com/gens-qui-ont-peur-avoir-peur/elaine-n-aron/livre/9782761936293
https://livre.fnac.com/a9068740/Saverio-Tomasella-Hypersensibles
Bravo France d’aborder le sujet de l’hypersensibilité. C’est bon de savoir que c’est pas une maladie la plus part du temps. Continue Xx
Merci Lucie!
Bravo France! Très intéressant tes chroniques!
Merci Lise!